L’intimidation nous affecte tous à un moment ou à un autre de notre vie, que nous en soyons témoins ou que cela nous touche nous-mêmes ou touche un proche. Et, bien qu’on l’associe surtout aux enfants et à la jeunesse, aucun âge n’est à l’abri. À l’occasion de la Journée du chandail rose, qui met en lumière les impacts de l’intimidation et l’importance de la bienveillance, nous vous faisons part de signes qu’il faut surveiller et du soutien qui existe pour vous aider ou aider un proche à en gérer les dangers et à maintenir votre santé mentale.
Qu’est-ce que l’intimidation?
L’intimidation peut prendre plusieurs formes. C’est une agression ciblée visant à faire souffrir quelqu’un intentionnellement. Les rapports de force sont souvent inégaux entre la personne qui intimide et celle qui est intimidée, et ce déséquilibre est amplifié par l’agression et la peur qu’elle suscite chez la victime.
Il s’agit d’un phénomène plus courant dans l’enfance et l’adolescence, et 71 % des jeunes Canadiens ont subi une forme d’intimidation (la probabilité est encore plus grande pour les jeunes 2SLGBTQIA+ ou ceux qui ont un handicap ou font partie d’une minorité visible). Les gens peuvent faire face à différentes formes d’intimidation selon leur situation ou leur âge. En plus des formes physique et verbale qui viennent rapidement à l’esprit, les autres formes possibles comprennent :
-
- l’intimidation sociale, qui vise à porter atteinte à la réputation de la personne et à briser ses relations en l’excluant et en lançant des rumeurs à son sujet.
- la cyberintimidation, qui suppose d’utiliser les canaux numériques pour harceler une personne. Elle est répandue chez les jeunes, ceux-ci passant de plus en plus de temps en ligne et sur les médias sociaux. L’accès constant à ces canaux numériques et la capacité de rejoindre plus de gens (participants ou témoins) qu’avec l’intimidation « traditionnelle » sont les aspects les plus nuisibles de ce type d’intimidation.
- l’intimidation en milieu de travail, qui est la plus courante chez les adultes. Selon une étude du Workplace Bullying Institute, 37 % des travailleurs ont déjà été intimidés. L’intimidation au travail peut inclure d’autres formes d’intimidation, mais elle est faite précisément dans le cadre d’une relation de travail et souvent par une personne ayant autorité sur la personne intimidée.
Comment puis-je savoir qu’une personne est intimidée?
Il peut être difficile pour un proche de s’ouvrir sur ce qu’il traverse. Malgré les efforts faits pour sensibiliser et déstigmatiser, les victimes se sentent souvent gênées ou honteuses.
Vous remarquerez peut-être un changement d’humeur, du repli sur soi ou de l’isolement social, des blessures physiques ou des dommages aux effets personnels ainsi qu’une baisse de l’estime de soi ou une tendance au discours intérieur négatif. Une personne intimidée qui présente d’autres facteurs de risque liés à la santé mentale est plus susceptible de recourir à l’automutilation et même au suicide. Le fait de porter attention à ces signes peut vous aider à intervenir à l’égard d’une personne qui ne veut pas ou ne peut pas demander d’aide.
Comment puis-je aider?
La bonne nouvelle? Si vous êtes victime d’intimidation ou si une personne intimidée s’est confiée à vous, il existe des solutions et des ressources pour améliorer la situation et remédier aux torts subis.
-
- Si votre enfant est victime d’intimidation, faites de votre mieux pour le soutenir et lui donner l’exemple. Les stratégies pour contrer l’intimidation varient selon la situation et l’âge de l’enfant. Vous pourrez l’aider en l’écoutant activement et sans jugement, en surveillant les signes indiqués précédemment et en vous efforçant d’être au courant de ses activités en ligne. L’établissement d’un environnement sain et de relations positives ainsi que l’enseignement des compétences sociales et de la résolution des conflits sont des éléments importants pour faire face à l’intimidation et aider à la prévenir — en particulier à un jeune âge.
- Si quelqu’un que vous connaissez est intimidé, ne restez pas là à ne rien faire. L’intimidateur qui agit devant des témoins tire souvent son assurance de son public. Outre le fait d’être une personne sur qui on peut compter, vous pouvez prendre la parole et, entre autres, témoigner pour la personne qui signale l’intimidation. Encouragez les autres — spécialement les enfants et les jeunes — à agir eux aussi lorsqu’ils sont témoins d’une intimidation.
- Si vous êtes victime d’intimidation au travail, assurez-vous de documenter toutes les situations en détail et de les signaler aux autorités appropriées (p. ex., votre gestionnaire ou les Ressources humaines). Tenez-vous-en aux faits et faites preuve de la plus grande précision possible.
L’intimidation peut avoir des effets psychologiques immédiats et durables même après avoir remédié à la situation. Rappelez-vous que des services de consultation vous sont offerts ainsi qu’à votre famille pour vous aider à résoudre des enjeux personnels ou relationnels (p. ex., en développant votre résilience grâce au perfectionnement d’aptitudes clés pour la résolution de problèmes comme l’affirmation et la connaissance de soi). Il suffit d’un appel ou d’un clic pour obtenir du soutien. Chercher du soutien peut améliorer considérablement votre santé mentale et vous aider à faire face aux défis posés par l’intimidation.
Lien copié